Sus aux licornes !

Tu n’as pas pu passer à côté : sur les panneaux publicitaires, les vêtements, les emballages alimentaires, les écrans … elles sont partout. Et quand tu es mère d’une ado, elles s’installent chez toi. Elles envahissent ton intérieur, elles investissent ton canapé, elles prennent leurs quartiers dans tes placards. Aujourd’hui, je fais un appel solidaire et unitaire, face à une invasion rose-bonbon planétaire.

Un de mes espoirs en quittant la France était de me débarrasser d’un certain nombre de phénomènes de mode auxquels ma Fille était accro. Sans doute naïve face à la globalité des campagnes marketing, je me disais qu’on avait une chance, en bouclant nos valises, de sortir des carcans d’achats faits sous la pression sociale : le fameux « mais Maman, TOUTES mes copines ont ça, je passe pour quoi, moi ? », face à une paire de baskets qu’elle porterait 6 mois, fabriquée par des enfants de son âge et vendue au prix du salaire moyen annuel au Bengladesh. Changement de pays, de rythme, de météo, d’environnement social, de langue … avec un peu de chance on allait pouvoir respirer un peu et soulager ma carte bleue, par la même occasion !

Tenter la sélection par l’éloignement ? J’ai tenté.

Pleine d’espoir, je contemplais donc avec douceur la perspective de la disparition potentielle … des licornes.

Les licornes, qu’on nous sert à absolument toutes les sauces et prétextes. Ce nouvel animal de compagnie virtuelle, ressuscité du Moyen-Âge, où l’on prétendait s’en servir pour appâter les jeunes vierges (je te laisse faire le parallèle entre son utilisation antique et son exploitation moderne … la symbolique de la corne … rien ne se perd, rien ne se crée), qui fait étalage de son rose dégoulinant et de ses arcs-en-ciel, accompagné de ses cœurs à paillettes, pour parfaire le package de l’objet à la fois inutile et encombrant.

J’avais cet espoir fou que l’envahissement se limitait à la France – ou, qu’au moins, elle était moins répandue ailleurs. C’était sans compter sur les effets de la contagion en mode globalisation …

Car à y regarder de plus près, l’étalage de licorne, c’est un peu comme les citations inspirées de Maître Coelho : moins on a d’intelligence à développer, plus on l’habille de forme alléchante. La licorne, c’est donc cet objet marketing parfait, qui abrite le vide. Ce vide si aisé à vendre à des adolescentes, et après tout, c’est un moindre mal … pour elles !!

En dernier recours, passer à l’action !

Face à cette offensive de fausse rêverie dans le cerveaux de nos enfants (alors que les Barbapapa auraient parfaitement fait l’affaire), je te propose donc de répliquer de la façon la plus abrupte : la révélation de la difficile mais salutaire vérité !

La licorne n’est pas un cheval gracieux doté d’une corne: c’est la rencontre contre-nature d’un bourricot et d’une chèvre (et je le prouve)

(Jeune fille vierge et licorne, détail d’une fresque attribuée à Domenico Zampieri, 1604 – 1605, Palais Farnèse à Rome.)

Quoi que tu en penses, donc, j’affirme que dans la catégorie animal magique et porteur des espoirs les plus fous, on eut pu faire mieux qu’une biquette transgénique utilisée pour coincer les jeunes filles en fleur dans les bois.

Non ? Si.

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